​LIGNE D’AXIANE

Axiane est née d’une longue expérience personnelle d’anthropologie clinique dans ce pays, au cours de laquelle s’est progressivement fondée la nécessité interne de retrouver et de faire renaître des formes essentielles de notre culture, celles qui recèlent la force devant permettre à chacun de s’ouvrir au monde d’une manière authentique. La dimension musicale y tient une place prioritaire. C’est dans cet esprit qu’Axiane propose des ateliers, séminaires et travaux de recherche à la mesure de chacun.

Les activités d’Axiane sont ouvertes à tous, professionnels chevronnés, amateurs ou novices d’horizons différents. Son motif est de susciter chez les participants ou ceux qui assistent à ses présentations ou travaux, le désir de s’entendre, la possibilité de se rencontrer et de se comprendre.

Les activités d’Axiane ne sont pas jetées au hasard d’une fantaisie, mais cherchent à se former dans le mouvement d’une ligne de pensée vivante intégrant, au gré des expériences faites au cours des ateliers, des moments particuliers de crise et de créativité de l’Occident.

Ainsi avons-nous été amenés à proposer des thèmes très divers, que l’on pourrait croire éloignés mais qui se rejoignent : la plainte (Passion selon Saint Matthieu, Vox in Rama du Graduel de Bellelay), l’hyperactivité, la dépression (Don Giovanni, Psychose et Présence), l’ouverture et la présence à l’autre (Henri Maldiney, Le chant des profondeurs, concert de Romainmôtier), les langues (Voix polyphoniques-voie publique, Rencontre-Begegnung) le plaisir (Bals de la Renaissance)…

Nous avons été fascinés par le manuscrit du Graduel de Bellelay, conservé à Porrentruy et remontant à plusieurs siècles ? En effet, nous connaissons bien les accents et les manières de paroles de ce pays du Jura et nous voulions nous orienter vers les origines de ce parler. Chaque pays a ses formes d’expressions propres et nous pensons qu’il faut remonter à l’origine de ces formes pour permettre à tous d’en retrouver les traits caractéristiques qui nous parlent directement.

On sait les très graves problèmes d’une consultation psychiatrique si celui qui consulte se trouve avec un interlocuteur qui ne parle pas de la même façon que lui. Chacun a un monde sonore et un monde d’habitudes qui se sont formés en lui-même, déjà quand il était encore dans le ventre de sa mère. Pour pouvoir exprimer le fond de ses angoisses, il faut pouvoir arriver à les exprimer dans les formes mêmes où elles ont pris naissance, faute de quoi elles gardent tout un aspect incommunicable qui rend la souffrance morale encore plus insupportable.

Voilà pourquoi nous organisons des ateliers ouverts à tout le monde avec le dessein de permettre à tous de s’exprimer de la manière la plus authentique et la plus spontanée, sans préoccupation de connaissances préalables : grammaire, notes, solfège, vocabulaire etc... L’essentiel pour nous est de trouver le ton juste d’une expression d’origine.

Retrouver les formes natives, non par esprit de culte du passé ou de commémoration d’un temps révolu, mais parce qu’elles n’ont pas subi l ‘évolution naturelle qui va dans le sens d’une forme de plus en plus accomplie, donc figée et devenant incapable de transformation, bref une forme de germination vers quelque chose de neuf. Les formes natives gardent toute leur énergie de genèse, la puissance évolutive d’une forme.

A nous d’être capable -et de rendre capable- d’une expérience esthétique, par essence bouleversante : il faut être disposé à l’ouverture, à subir l’épreuve et à appréhender la réalité toujours imprévisible, surprenante et insaisissable. L’écoute, c’est l’ouverture.