01 à 05 Alleluia (il commence à la page précédente) suivi de ses deux versets letatus sum et stantes erant.
Le chant de l’alléluia, emprunté tardivement à la liturgie de Byzance, introduit solennellement la proclamation de l’évangile. Quelques-uns de ces chants présentent non pas un seul verset, mais deux, conformément au modèle oriental. L’usage de chanter cet alléluia avec ses deux versets s’est généralement maintenu jusqu’aux réformes qui ont suivi le concile de Trente (dernier quart du XVIe siècle).
Beaucoup d’alléluias utilisent une modalité particulière, qui ne peut pas être classifiée d’après les schémas médiévaux. C’est bien le cas de cette pièce, qui à Bellelay est notée une quinte au-dessus de la «finale» régulière, afin de pouvoir noter le mi–bémol sous la forme du si–bémol. L’alternance entre le mi et le mi–bémol était très fréquente dans le répertoire plus ancien et était probablement due à l’intonation plutôt basse de ce degré dans le système diatonique pré–carolingien. Le mi pouvait de plus être attiré tantôt par le fa, et alors il recevait une intonation plus haute (enharmonique) tantôt par le ré, pouvant alors baisser jusqu’au bémol.
Dans les enregistrements audio on entendra le premier verset, letatus sum, d’après la version officielle élaborée par les moines de Solesmes d’où les notes déviantes ont été effacées, et ensuite le deuxième verset, stantes erant, dans la version de Bellelay qui préserve les changements diatoniques de la mélodie originale.
Cet alléluia se chante au deuxième dimanche de l’Avent.