02 Voici à nouveau une grande antienne, destinée à accompagner les cérémonies de pénitence publique qui ouvrent le Carême au mercredi des cendres. Cette pièce témoigne encore une fois d’une modalité particulière, très usitée dans les répertoires anciens (romain, ambrosien et grégorien) mais presque disparue depuis les adaptations du XIe siècle. On pourrait la décrire comme un mode de sol avec la tierce mobile, tantôt mineure (si–bémol), tantôt majeure (si–naturel). Beaucoup de pièces qui seront plus tard classées dans les modes réguliers de sol ou de ré participaient originairement des deux, tout comme cette pièce. De telles pièces sont souvent impossibles à noter dans le système guidonien avec lignes et clés car si on les écrit en ré on ne peut pas avoir la tierce majeure (qui serait un fa–dièse) et si on les écrit en sol, comme c’est le cas à Bellelay, on ne peut plus noter la sixte mineure (le mi–bémol à l’aigu) en le laissant donc au bon vouloir des chantres.
Dans les enregistrements audio on entendra d’abord la version éditée par les moines de Solesmes, d’après des sources qui l’ont normalisée en transposant certains passages, ensuite dans la version de Bellelay, qui écrit la pièce en sol en préservant ainsi la tierce mobile, mais en sacrifiant la sixte.
09 Rubrique qui annonce le début de la messe