03 Incipit de l'introït. Cette messe a été créée tardivement et reprend la plupart des chants d'autres messes, ici celle du mercredi des Quatre Temps
04 Incipit du graduel. C'est en fait le trait De necessitatibus (p. 83). Il est bien précisé qu'il faut le chanter à la manière des graduels, avec le premier verset chanté en choeur, les autres par les solistes
05 Ce trait présente dans le manuscrit de Bellelay un étrange grattage du texte et de la musique. Étrange, car on y a récrit le même texte et la même musique que précédemment. L'ordinaire du XIIe siècle prescrit justement ce trait, mais le missel de Paris, lui aussi du XIIe siècle, en donne un autre : Dixit Dominus mulieri Cananee. Il se peut que les utilisateurs du Graduel de Bellelay aient voulu remplacer le trait Confitemini par Dixit Dominus et aient entrepris le grattage, avant de se raviser. Les notes musicales manquantes ont été remplacées à une époque plus tardive, par une notation carrée datable au moins du XIIIe siècle.
Texte et notation ont été partiellement grattés et récrits par une main plus tardive, mais c'est bien le même texte et la même musique qui se trouvaient déjà sur le parchemin.
Ce chant est un trait, genre appartenant à la psalmodie ornée du soliste, sans refrain. Il s’agit bel et bien d’une lecture psalmique qui vient prendre la place de l’alleluia pendant les temps de pénitence. Cette pièce est destinée au deuxième dimanche du Carême et a été ajoutée tardivement au manuscrit de Bellelay après le grattage d’une autre pièce. C’est que ce dimanche était anciennement a–liturgique, car il faisait suite à la semaine des «quatre temps du Carême» qui terminaient le samedi par une messe de vigile. Lorsque l’usage de la vigile tomba en désuétude, on pensa à pourvoir ce dimanche de sa messe propre, sans qu’il y eût de solution standardisée. Le trait Confitemini apparaît au Xe siècle et se répand assez vite en un grand nombre de pays, jusqu’a devenir le chant officiel pour le deuxième dimanche de Carême dans le missel du concile de Trente.
La version de Bellelay, grossièrement ajoutée par une main tardive, nous donne un exemple de l’évolution d’un répertoire au cours des siècles, nous rappelant qu’un manuscrit du XIIe siècle a continué à vivre encore pendant de nombreux siècles.